Allaitement

         J'ai allaité mes deux enfants. J'ai vécu mon premier allaitement à merveille : il a duré 1 an  (bien sûre il y a eu des difficultés et des envie d'arrêter plus tôt...). 
Mon second allaitement n'a duré qu'une semaine.
Je fais ce post, non pour expliquer comment réussir son allaitement, vous pourrez trouver toutes les clés que j'ai eu dans ce super livre :

              
Je le fais pour aider les mamans qui ont eu des difficultés à continuer malgré leur désir, qui n'ont pas été super bien encadrées à la maternité pour avoir une bonne mise en route, bref, pour toutes celles qui se disent : j'ai raté mon allaitement, je me sens un peu incapable et nulle, je regrette de n'avoir pas su savoir quoi faire. Mais surtout pour celles qui culpabilisent, pour qui cette expérience non vécu ne laisse que des regrets amères... même des années après.

                                                                                                          

L'allaitement raté à été celui pour mon fils, où bizarrement j'ai en un accouchement merveilleux !
Il est venu au monde par voix basse, avec une péridurale pour la poussée afin de lui éviter les forceps (contrairement à ce que je peux lire sur le net, la péri ne m'a pas obligé à subir ces instruments, cela a été tout le contraire !).
J'ai eu une mauvaise surprise quand mon mari me l'a mis sur moi (après les tests) pour le peau à peau : j'avais les perfs au bras droit et le brassard de la tension au bras gauche, et là dans ma tête : tans pis pour la tétée, je lui donnerai seulement dans la chambre, quand je ressentirai mes jambes et n'aurait plus ça qui va me gêner !

Quelques quarts d'heures plus tard, la puéricultrice arrive avec mon fils dans les bras (après qu'elles l'aient habillé) et me dit : 
"Vous l'allaitez ?" 
"Oui" 
Dans la seconde qui suit, hop ! Elle me le jette au sein gauche, mal en plus !! Je lui ai lancé le regard le plus noir que j'ai eu durant toute cette aventure, et j'ai pensé tellement fort : " non mais de quoi je me mèle !!!???? c'est pas mon premier, je sais comment on fait !" 
Oui... vous venez d'assister à la naissance de mon orgueil sur le sujet... chose qui a mené mon allaitement à sa perte...
Pourtant j'étais super bien expérimenté, la montée de lait a eu lieu 1 jour et demi après sa naissance, je l'ai mis au sein toutes les 3 heures avec les 2 seins à chaque tétées, je me massais les seins direct après et avant pour ne pas subir la montée de lait.. et le 3 ème jour son poids était stabilisé et on est sortis...
Mais il n'avait pas son mot à dire, je lui imposait le rythme de croisière, et mon but n'était pas si glorieux que ça : je voulais perdre mes kilos le plus vite possible, alors j'ai sauté sur l'occasion de l'allaitement, chose qui avait très bien marché pour le premier. 
Bien sûre je le faisait aussi pour le contact magique qu'on a avec son bébé, pour la qualité du lait qui lui ai parfaitement adapté, le côté pratique et économique qui mine de rien est très rassurant !

Dès la grossesse, j'ai sentis que mes seins poseraient problèmes pour l'allaitement : ils étaient hyper sensibles.. et la première mise au sein m'a confirmé mes doutes : j'aurais trop mal pour continuer.
Dès la montée de lait, ça devenait douloureux, et ça a monté crescendo jusqu'au retour à la maison : apparition de crevasses, aux deux mamelons... ça n'a fait qu'empirer, la mise au sein finissant par durer 15 min, je me suis résignée à arrêter quand des larmes de douleurs ont coulés... mais surtout quand mon fils m'a dis dans son regard : "arrête maman, tu me stresse".

Il y avait aussi un problème de taille : je m'isolais avec mon fils, laissant le reste de ma petite famille à l'écart.. ma fille en souffrait, et mon mari n'en était pas loin non plus (je voulais materner mon fils avec la même qualité et surtout quantité, comme je l'avais fais pour ma fille, et j'avais vraiment du mal à comprendre que cela ne pouvait pas être possible, je me refusais cette réalité, qui pourtant est vraie).
J'ai donc décidé de stopper tout, je suis partie acheter un biberon et du lait, puis récupérer le chauffe biberon chez ma soeur.
Il a bu le biberon d'un trait, et vers la fin s'est arrêté, m'a fait un gros sourire, et l'a repris.... il avait 7 jours.
Je me dis qu'au moins il a eu un peu de mon lait, et du colostrum. J'ai pu guérir mes crevasses avec la lanoline, au bout de 2 jours plus rien !
Et j'ai refait une tentative, vu que je ne prenait pas de coupe lait. Les seins me faisait toujours mal.. alors j'ai décidé de lui donner mon lait au biberon, le tirer était pire ! 2 jours après j'ai fait une ultime tentative.. miracle ! Je n'ai plus mal à la mise au sein, il tête correctement... mais.. pendant la tétée, il fait un truc bizarre : il s'enlève et se remet... et là j'ai compris d'où me venait mes crevasses, et j'ai réalisé qu'il faisait ça dès le début, et même avec le biberon.... j'ai finalement lâché l'affaire, avec une grande facilité, voici pourquoi :


            Avant de lui donner son premier biberon, donc pendant sa dernière vrai tétée, je lui ai dit :
"Voilà Tom, c'est ta dernière tétée, après tu aura le biberon, maman a trop mal" 
J'en ai pleuré, j'ai donc pris la décision de faire de suite le deuil de cet allaitement. La tétée finie, j'ai pris mon fils dans les bras, tout contre moi, et j'ai fais l'exercice de deuil :

     J'ai dit tout haut une série de phrases, m'aidant à lâcher prise sur l'allaitement que j'aurai dû avoir, à évacuer la tristesse dûe aux sentiments négatifs : "je suis bonne à rien, j'ai pas réussi l'allaitement malgré mon expérience"... à accepter le fait qu'il grandisse aussi bien au biberon qu'à mon sein, et donc que quelqu'un d'autre remplisse mon rôle : le nourrir.

       Voici comment j'ai fait : 

- j'ai dis ce que je ressentais,
- ce que j'allais perdre,
- en visualisant chaque phrase, en imaginant ce que cela aurait été.


"Aujourd'hui, je fais le deuil de l'allaitement que je n'ai pu avoir pour toi... (les larmes arrivent..)
Je fais le deuil de tous ces moments que je n'aurais pas avec toi.. (j'éclate en sanglots) :
 -  de ton sourire pendant que tu tête mon sein.... (au moins 5 bonnes minutes entre chaque phrases, j'ai pleuré toutes mes larmes..)
 - de ton petit corps contre le mien pendant une tétée allongée pour la sieste...
 - du bonheur de te voir grandir grâce à mon lait..
- de ta petite main qui s'agrippe à moi, joue à m'éffleurer pendant la tété...
 - de te voir t'endormir à mon sein....
....."


Il n'a rien dit, m'a laissé faire, n'a pas pleuré... j'ai eu le deuil sur mon visage jusqu'au lendemain.

Imaginez la surprise que j'ai eu, quand après ça, je suis partie vite prendre ce qu'il faut pour le nourrir au biberon, et qu'il l'ai pris sans broncher, et arrivé à presque la fin de celui ci, s'arrête, me regarde dans les yeux, me fait un grand sourire, pour ensuite le reprendre et tout finir !
Depuis aucunes culpabilité, ni doutes sur mes capacité d'être une bonne mère, de n'avoir pas allaité comme je l'aurai souhaité au fond de moi. Je sais très bien que si je n'avais pas fait ce deuil, j'aurai mal vécu son passage au biberon...

Peu importe depuis quand l'allaitement est fini, si vous en souffrez encore, faites cet exercice, tranquillement quand vous aurez un moment à vous.

Vous pouvez faire aussi d'autres variantes :

 - écrire tous vos sentiments, regrets, colère et tristesse sur une feuille, qui au final sera détruite de la manière qui vous convient : brûlée, déchiré en charpie, froissée et jeté, voire même entérrée...
Le but étant d'abandonner vos sentiments négatifs, donc de ne plus remettre la main sur cette feuille.

 - vous pouvez utiliser un ballon gonflable, style ballon d'anniversaire : vous imaginez que le ballon représente votre allaitement, les moments précieux avec le bébé durant l'allaitement, vous lui dites tout ce que vous n'aurez plus et qui vous fait de la peine... gardez le aussi longtemps que nécessaire, enlacez le, faites lui des bisous... et laissez le s'envoler. Oui, c'est le but : lâcher prise sur l'allaitement que vous n'avez pas vécu, pour que la tristesse et les sentiments négatifs partent avec lui.

       Vous pourrez trouver d'autres moyens, pourquoi pas faire une cérémonie (vous pouvez tout aussi bien l'imaginer) de l'enterrement de l'allaitement par exemple.. 



Le but étant que n'importe quel moyen utilisé, vos sentiments ne restent pas au fond de vous et que de repenser à l'allaitement qui n'a pas eu lieu ne vous provoque aucune tristesse.

                                                                                                                                    



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