le rôle du père pendant l'accouchement
Quel est le rôle du père
pendant l'accouchement ?
pendant l'accouchement ?
Comment va-t-il s'en sortir ?
Voici des questions pertinentes qui souvent sont posées par les futures mamans..
Pour y répondre, j'ai trouvé cet extrait très intéressant, écrit par Marie-Hélène Delaye sur son blog, et qui pousse à la réflexion :
" Dans les années 1970, un vent égalitaire a poussé les futurs pères à
assister à la naissance de leur enfant et à investir les salles
d’accouchement. L’ambiance était à la révolution amoureuse, à la
destruction du modèle patriarcal et à la contestation de l’ordre établi.
Bien que largement soutenu, ce nouveau rôle des hommes n’a jamais été
questionné ni analysé en profondeur. Dans l’imaginaire collectif, il
suffit pour un homme d’offrir sa main à sa compagne qui accouche et lui
permettre de broyer ses phalanges pour rencontrer l’idéal d’amour et
d’égalité au sein du couple. C’est malheureusement sans compter sur
l’organisation misogyne des hôpitaux et les fondements sexistes de
l’obstétrique, source de violences parfois extrême contre parturientes,
et qui instrumentalise les futurs pères dans un rôle empreint de
domination masculine.
Traditionnellement, l’accouchement était
une affaire de femmes. Un rituel spécifique était destiné aux maris, que
ce soit une prise en charge par les autres hommes de la communauté,
comme par exemple trouver du réconfort au café du village, ou une
assignation à une tâche particulière, telle que faire bouillir de l’eau
dont personne n’a jamais pu expliquer l’utilité. Suite à mai
soixante-huit, les futurs pères ont été tolérés dans les salles
d’accouchement, à la condition expresse qu’ils se fassent discrets et ne
gênent en rien l’équipe médicale seule apte à extraire l’enfant de
l’utérus de sa mère.
Les hommes se sont alors retrouvés tout penauds entre les machines et la
table d’accouchement, abandonnés à leur sort, cherchant leur place à
tâtons, intimidés tant pas le ballet médical rôdé que par la portée
émotionnelle de l’événement. Ces hommes, héritiers d’une culture
patriarcale glorifiant la puissance du père, sont alors réduits au rôle
de témoin passif devant leur compagne subissant le déroulement invasif
des protocoles médicaux et les aléas de l’organisation du service. Ils
sont tenus d’assister sans broncher au spectacle de leur femme au corps
entravé, à la chair malmenée par des injections et mutilations, et au
sexe exposé à la vue de tous et touché par des mains d’inconnus. Pour
peu que leur épouse ait l’outrecuidance de ne pas respecter le schéma
d’accouchement préétabli, par exemple en ayant un col d’utérus ne se
dilatant pas à la vitesse réglementaire d’un centimètre par heure, ils
observent désarmés toute la violence obstétricale déferler sur
l’anatomie de leur bienaimée. A l’instant même où ces hommes s’apprêtent
à acquérir la qualité de père et toute la force que la société confère à
ce rôle, ils sont réduits par le corps médical à un état d’impuissance
qu’ils n’ont probablement jamais vécu.
Cette contradiction entre le rôle dominant et actif assigné à l’homme
par la société et l’état de passivité imposée par le monde médical au
moment de l’accouchement peut entraîner des dommages physiques et
psychologiques chez les nouveaux pères. L’obstétricien Michel ODENT,
l’inventeur de l’accouchement dans l’eau, observe des attitudes de fuite
chez certains hommes durant la période qui suit la naissance de leur
enfant, tel qu’un voyage impromptu, un investissement extrême dans leur
travail ou un refuge dans des jeux vidéos. Il constate chez d’autres de
soudains problèmes de santé comme une rage de dent, un lumbago ou une
colique néphrétique. Tant de phénomènes qui, répétés chez de nombreux
hommes, ressemblent à une version masculine de la dépression
post-partum.
L’équipe médicale, qui pratique des violences inutiles et parfois
extrêmes envers les femmes durant leur accouchement, va parfois jusqu’à
instrumentaliser les futurs pères en vue d’obtenir une soumission totale
de leur compagne.
La péridurale imposée aux femmes en est un exemple. Cette analgésie
est un outil formidable lorsqu’elle est utilisée à bon escient, mais
elle doit être questionnée lorsqu’elle devient un instrument de
domination. De nombreuses femmes ont le souhait d’accoucher sans
péridurale pour une série de raisons murement réfléchies (voir mon
billet « Péridurale, liberté totale »).
Ce choix se heurte souvent à l’incompréhension de l’équipe médicale
engluée dans ses protocoles, préférant des parturientes immobiles et
silencieuses sur lesquels pratiquer un maximum de gestes obstétricaux
par un minimum de personnel. De nombreux témoignages de femmes dénoncent
diverses pressions du corps médical pour qu’elles se soumettent à cette
technique. Alors que la logique de couple voudrait que l’homme
soutienne son épouse dans cette épreuve et fasse respecter ses choix, il
est très fréquent que le futur père lui-même participe au concert de
pressions pour imposer la péridurale. Les confidences de sages-femmes
révèlent d’ailleurs que cette analgésie est souvent demandée en premier
lieu par le mari. En effet, l’homme, relégué au statut de témoin
impuissant face aux gestes violents des praticiens, éprouve un malaise
insupportable en observant en plus sa femme pousser des cris et se
tordre le corps dans des positions incongrues. Il est alors tenté
d’abandonner sa passivité, de reprendre le rôle de décideur que la
société exige de lui, et de donner des ordres, n’importe lesquels,
pouvant le sortir de ce malaise et de cette impuissance. La péridurale,
imposée à l’épouse, devient dès lors un instrument de domination, qui,
réduisant la femme au silence et à la passivité, assure à la fois
l’organisation optimale du service hospitalier et le confort du futur
père.
Parfois, l’instrumentalisation de l’homme par l’équipe médicale est
encore plus directe. C’est le cas lorsque les femmes exercent leur
esprit critique par rapport aux actes médicaux qui leur sont imposés
plus par routine que par nécessité. Il se peut en effet qu’elles soient
bien informées des effets délétères des protocoles hospitaliers sur le
bon déroulement de l’accouchement, ou qu’elles suivent au plus près leur
intuition et les indications de leur corps permettant de mener à bien
la naissance de leur enfant. Cette attitude active, revendicatrice et
indépendante de femmes heurte les conceptions sexistes de l’obstétrique
qui s’est construite sur l’exigence de soumission totale au médecin
directement héritée du XVIIIème siècle. Un rapport de force va alors
s’établir, dans lequel l’équipe médicale cherchera par tous les moyens à
imposer des protocoles hospitaliers à la femme. Dans ce combat, l’homme
est parfois utilisé comme arme par les praticiens qui sollicitent son
aide pour « faire entendre raison à sa compagne ». Il est mis à
contribution pour chercher les mots et les gestes qui pourraient faire
comprendre à sa femme, cette écervelée, cet être dénué de raison, ce que
l’équipe médicale ne parvient pas à lui communiquer. Le futur père, qui
juste là souffrait dans sa situation de témoin impuissant, hésite
rarement à adopter ce rôle actif qui lui est offert clé-sur-porte. Il
mettra alors tout son cœur, sous les applaudissements du corps médical, à
contraindre sa femme à la soumission."
Voilà pourquoi à mon avis et d'après mon vécu, il est indispensable que le futur père ne soit pas forcé à rester s'il n'a pas envie d'être dans la salle d'accouchement, et surtout qu'il soit au courant de tout ce que la future mère ressent, des outils qu'elle utilise, des outils que l'équipe médicale possède...
Allez faire un tour sur mon article : l'accompagnant
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Super blog à voir et parcourir, mais j'ai un défaut d'affichage chez moi.
RépondreSupprimerVous devriez vérifier ça.
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Merci ! Revenez souvent, ce blog s'enrichit de plus en plus !
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